J'ai juste hâte à l'hiver, me glisser toute nue sous les couvertures, me coller sur son corps chaud et retrouver un semblant de bien-être, passer toute la nuit dans ses bras. Boire des chocolats chauds à ses côtés, dans son petit appart' miteux, en regardant la neige tomber. Se tenir la main dans la tempête, embrasser son petit nez rougi par le froid, être heureuse et bouillante de bonheur.



 

On était encore l'un dans l'autre lorsque je lui ai soufflé à l'oreille. À peine audible. J'avais presque peur qu'il me demande de lui répéter. «je t'aime». C'est la deuxième fois que je lui disais, p'tete la troisième. J'avais vraiment espoir d'un «moi aussi», cette fois. Il me dit tout le temps qu'il m'adore, mais adorer et aimer, ce n'est pas pareil. Mais j'ai espéré pour rien, il a juste dit «ha, bibi» et il m'a bécotée partout dans la figure.


Il est tellement calme, lui, toujours. Moi je suis stressée, je m'en fais continuellement pour rien. J'espère que je ne le ferai pas fuir. J'essaie de rester indépendante, de ne pas pas trop m'investir, mais je dois avouer qu'il me fait un bien fou et que j'aurais du mal à me passer lui. J'ai peur... J'ai tout le temps peur.

Bonne rentrée scolaire à tous les étudiants de l'Université de Montréal!
 

«Nous ne cèderons pas à l'intimidation et la violence des étudiants!»
 - Jean Charest, premier ministre                         

Est-ce que je préfère avoir de bonnes notes ou rester saine d'esprit?
Voilà une question que je dois me poser ces temps-ci. Là, il est 1h30 du matin. Ça fait douze heures que je suis devant ce putain d'ordi à faire des devoirs de merde. Et vous savez quoi? Demain, je vais me lever tôt pour encore faire des devoirs de merde, ensuite je vais aller à un cours, et après je vais étudier pour un examen de merde. Et ça pourrait continuer ainsi jusqu'à ce que mort s'en suive. Heureusement, je ne suis pas suicidaire à ce point, alors jeudi soir, après ledit examen de merde, je vais aller chez Minou faire autre chose que des devoirs de merde. Penser à autre chose, je suis sûûûr que ça va m'aider, ou plutôt, je l'espère fortement afin de me déculpabiliser. Parce que tsé, hein. Y'a pas que l'école dans la vie, et si je fais que ça, c'est certain que je vais devenir de mauvaise humeur = tristesse = baisse drastique de confiance en soi = aucune motivation = aucun devoir = 0% dans tout = mort, tsé. Et je l'ai déjà dit, je tiens pas à mourir aussi jeune. Quoi que je prévois pas mourir si vieille, mais bon, c'est un autre sujet.

Ha, Minou, sacré Minou. Je l'adore, quel homme, quel homme. Il me fait du bien, c'est simple comme ça. J'ai le besoin mental et psychologique d'être en sa compagnie au moins au fois par semaine. Le problème, c'est qu'il habite ultra loin et que j'ai trop l'impression de perdre mon temps dans le transport. On a pas tout c'qu'on veut dans la vie.

Minou a passé de «Mais non, t'es pas grosse!» à «On fera de l'exercice ensemble si tu veux.»
Ha ouais? Haaaa ouais?!
Bein on va en faire, de l'exercice, mon criss.
T'auras jamais autant suer de toute ta vie! 
Tu détestes la course à pied? M'en fous! C'est le meilleur truc à faire alors on va le faire. À ta place, je m'achèterais de meilleures godasses, tu vas en avoir besoin. Demain, je me lève tôt, je vais au cégep faire des devoirs et ensuite, on va aller courir au Parc Maisonneuve, même s'il annonce 35 degrés, on perdra connaissance, on vomira s'il le faut, mais on va aller courir. Tu l'auras voulu.

Non non, j'suis pas morte. Je suis juste.. retournée en classe.
Et oui.
C'est la fin de la grève. La fin de la grêve.
Aujourd'hui, ça va mieux. Mais au début, ça a été dur. On a voté le retour en classe le lundi et j'ai eu un cours le mardi à 8h. Dur, dur.

J'ai 10 semaines à rattraper en six. Des milliers de devoirs et d'examens. Dur.

Ça a été dur aussi de constater que les gens, au fond, ils n'ont pas de conviction. Je les déteste pour deux raisons.
La première, c'est que, de toute évidence, quand la grève a commencé en février, les gens se sont votés des vacances. Des congés. Du temps pour sortir dans les bars et faire la party. Rien à foutre du piquetage, dans le froid, à 7h30 le matin. Nous étions toujours les mêmes, un noyau d'une centaine de militants sur deux milles élèves, c'est un ratio dégueulasse quand on pense que les votes de grève passaient toujours à 80%. Rien à foutre des manifestations, de la brutalité policière, des vrais débats de fond que nous avons tenté d'amener. Ça a été dur de comprendre ça parce que nous étions vraiment persuadés que même s'ils n'y participaient pas, les gens nous appuyaient dans la lutte que nous menions activement. Mais non. Ils ont plié aux premiers sacrifices, aux premières menaces qui, selon moi, sont faites en l'air. Ils ont aussi abandonné en disant qu'il y avait des élections le 4 septembre et que tout se jouerait là. Je l'ai encore dans la gorge, celle-là. «Les élections». On nous a arraché notre lutte, que nous avons bâti de peine et e misère, sous prétexte que des politiciens allaient régler ça, que si nous ne sommes pas contents, nous n'avons qu'à voter. Voter pour des partis opportunistes qui ne nous représentent pas, voter pour des partis qui emmènent des idées de merde, voter pour des partis qui n'ont même pas parlé de la putain de crise étudiante pendant leur débat. L'important, c'est de voter, ça change les choses, voter!!! Vive la démocratie!!!!

La deuxième raison pourquoi je les déteste, c'est qu'au fond, je les envie.
Ils sont chanceux de ne pas avoir de principes, de valeurs, ou d'idées auxquelles ils tiennent. La vie est beaucoup plus facile lorsqu'on vit innocemment sans se préoccuper de l'état du monde. J'aimerais secrètement arriver à un tel niveau d'abrutissement, de conformisme, mais je ne pense pas que j'y arriverai. Je pense que... 2+2 égaleront toujours 4.

Je suis vraiment stressée ces jours-ci.
Stressée, stressée, stressée.

Je vais mourir dans les prochaines semaines, c'est sûr. De faim ou de fatigue, un des deux, parce que je n'aurai plus le temps de rien faire sauf des devoirs et des travaux. Je vais peut-être mourir d'épuisement, aussi. Parce que voyez-vous, j'ai les retombées de cette super grève à vivre, c'est-à-dire une session ultra-condensée où les évaluations comptent beaucoup plus. Ma-lade. Je finis le cégep le 29 septembre et je commence l'université le 2 octobre. Ma-laaade. Loin de Minou, évidemment, puisque je n'aurai le temps de voir que mes cahiers et mes profs. J'ai hâte de mourir, ça va être fou.

J'ai un p'tit boulot vraiment facile. Je travaille dans un centre commercial, une p'tite boutique qui vend des bonbons et des revues. Mais y'a un truc que je trouve vraiment dur : les revues, justement. Juste devant moi, ce sont les pires sections, soit la mode, les potins de star et l'exercice physique. D'habitude, j'évite ces trucs, mais là c'est dur : 500 revues, devant moi. 500 couvertures qui montrent des personnes extrêmement belles, minces, et évidemment retouchées. Mais ça, elles le disent pas, elles mettent surtout l'emphase que ce sont des femmes BELLES, MINCES, en BIKINI, avec évidemment une GROSSE POITRINE, des fesses FERMES. Mais surtout, toujours selon les couvertures, il est vraiment facile de leur ressembler! Il suffit de manger ci et ça, de faire tel exercice, d'acheter telle pilule amaigrissante, de faire telle chirurgie. Vraiment facile, croyez-nous! Voyez comment Kim Kardashian a perdu sept livres! Voyez comment Gisele Bundchen fait pour garder sa taille minuscule! 

Ça me tue de voir ça. Je me surprend à les feuilleter. «Ha bein oui, ils ont raison, ça doit être simple de perdre du poids.» Ils me rendent malades, ils m'obligent à regarder les calories de tous les aliments que je mange, à détester les quelques livres que j'ai en trop, que je m'invente milles et unes routines d'exercice pour perdre du poids. Et puis des fois, y'a des moments où je me réveille : «T'es PAS grosse. Tu es belle. Aujourd'hui, tu te sens bien dans ta peau. N'écoute pas la société, she's a bitch».

Et ça explique pourquoi je n'entreprends toujours pas de faire d'exercice ou de régimes.

Je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime je t'aime.

Des pensées comme ça :

- J'ai rarement vu quelque chose d'aussi mignon que lorsque je me suis réveillée et que Minou dormait en cuillère avec son gros ourson;

- Je pensais pas que l'album The Wall pouvait devenir encore meilleur mais c'est le cas depuis que j'ai vu Roger en spectacle;

- Minou s'est endormi au cinéma en écoutant Ère de Glace;

- «Minou, on devrait se louer un film d'horreur, comme ça on aurait peur ensemble et on se collerait!» J'étais certaine qu'il dirait non, résultat, on a écouté le film français Martyr et j'ai peur de marcher toute seule, me faire enlever et arracher la peau;

- On est vraiment trop geek lui et moi, on a aussi loué Le Seigneur des Anneaux sur playstation 3;

- J'ai eu un conseil de grève hier, c'était très déprimant, on a tous l'impression qu'on va perdre. Je sais pu quoi penser. Je vais voter pour la grève, c'est certain, mais je ne sais pas si je le veux réellement. Si on continue la grève, on perd notre session, c'est certain, et bien des gens n'auront pas d'aide financière  et ne pourront simplement plus manger. Si on arrête la grève, on a tout fait ça pour à peu près rien et il n'y aura plus jamais de mouvement étudiant au Québec à cause de nous. Ayayaye;

- Été un peu de merde, j'dois travailler beaucoup, j'fais un cours par correspondance (d'habitude ça se fait en six moi et moi je dois le faire en maximum deux) et c'est vraiment pas intéressant, et j'vois Minou quand je peux. Dire qu'il y a quelques jours, j'étais super heureuse.

Hier, je suis allée voir Roger Waters
jouer The Wall sur les Plaines d'Abraham.

C'était... Merveilleux. Du début à la fin.
Je suis arrivée sur le site 7h à l'avance pour m'assurer de voir quelque chose. On était super bien placé, même si les cinq gars devant moi, qui faisaient deux têtes de plus, m'ont obligée à rester sur la pointe des pieds pendant deux heures. L'ouverture était grandiose, avec plein de feux d'artifices. Puis, il a sorti une feuille et nous a dit quelques mots en français.

«Je dédis ce spectacle à toutes les victimes de la terreur de l'État». C'était un spectacle plutôt politique, anticapitaliste et anti-guerre, à cause des projections sur l'énorme mur qui était sur la scène. Roger Waters était très en forme, il était tellement beau à voir, très souriant et souvent ému.

Comme vous le voyez, je manque de mots pour vous décrire avec exactitude et pertinence comme ça s'est passé, alors si ça vous intéresse, vous pouvez toujours lire ça.Sinon, je vais continuer en disant que c'était simplement magnifique : les animations projetées sur le mur étaient tellement bien réalisées et bien définie que ça ressemblait à un film, il y a eu d'immenses marionnettes représentant des personnages comme dans le film (le professeur par exemple), et de effets sonores qui nous encerclaient, c'était vraiment captivant. Un des plus beaux moments de ma vie, une soirée que je n'oublierai jamais.

portable de merde D:

Bon et bien... Ça y est. J'ai 19 ans.
Yahoo. Youpidou. Haha hihi hoho.
 

Okay non, c'pas vrai, j'vous ai eu, je ne suis pas enthousiaste pour une cenne.
 

Il s'en est passé des choses, en un an! Tout est différent, j'ai vécu des trucs beaucoup trop marquants. D'abord, l'autre connard qui est sorti de ma vie. Ma première rupture, ma première fin du monde, mon premier mois à ne plus dormir, ne plus manger, ne plus rire. Au début, c'était ça, c'était de la tristesse. Puis, c'est devenu du dégoût, et aujourd'hui, je ressens de la colère et de la haine, même si ça fait huit mois pile poil (déjà!). Je pense encore à lui des fois, bien malgré moi c'est sûr, mais c'est seulement pour le maudire.

Suite à ça, il y a eu mon premier.. «fuckfriend», ouais, et ça s'est pas très bien fini. Mais bon, passons.

Puis il y a eu Minou. Ha, Minou. Quel homme super. Six mois qu'on se fréquente, sans se dire «je t'aime», mais avec beaucoup d'amour tout de même. Il me fait tellement de bien, c'est fou, on s'entend tellement bien, j'ai jamais rencontré quelqu'un comme ça. Espérons qu'on reste ensemble pour mes 19 ans et beaucoup plus encore.

Mais y'a eu un truc, plus sérieux que des amours.
Je me suis radicalisée, disons. À cause de la grève, des manifs, des policiers. Au début, j'étais vraiment pacifiste et tout, mais tout a changé après que j'ai reçu du gaz-poivre dans le visage. La première fois, je m'en rappellerai toujours, et avec du recul, j'avoue que je l'ai cherché contrairement à d'autres fois où l'on s'est fait bombarder sans aucune raison. Il y a vraiment eu une brisure ce jour-là, et maintenant, je ne peux plus regarder un policier sans ressentir une haine profonde. Je suis traumatisée presque comme un soldat qui revient de la guerre : j'entends des feux d'artifice et associe tout de suite le «POW» au bruit que faisaient les bombes lacrymogènes, je vois des voitures de polices passer et me demande immédiatement s'il y a une manifestation en cours, j'entends un «tac tac tac» et m'imagine tout de suite que ce sont les anti-émeutes qui s'en viennent en frappant sur leur bouclier... Que ce soit dans la grande ville de Montréal ou dans ma petite banlieue, j'y pense toujours.

Une drôle d'année, donc. Assez mouvementée, je dirais.
Pour mes 19 ans, je me souhaite (outre que la gratuité scolaire bien sûr) de bien réussir ma première année à l'université, que je commencerai un jour à l'automne. J'espère aussi finir par sortir avec Minou parce que c'est un homme merveilleux. J'espère que je serai heureuse et le souhaite aussi à ma famille et à mes (quelques) amis.

« Imaginez une chenille. Elle passe la plus grande partie de son existence à regarder d'en bas les oiseaux voler, et s'indigne de son propre destin et de sa forme. « Je suis la plus méprisable des créatures, pense-t-elle, laide, répugnante, condamnée à ramper sur la terre ». Un jour, cependant, la Nature lui demande de tisser un cocon. La voilà effrayée : jamais elle n'a tissé de cocon. Croyant être en train de bâtir sa tombe, elle se prépare à mourir. Bien que malheureuse du sort qui était le sien jusque-là, elle se plaint encore à Dieu: « Au moment où je m'étais enfin habituée, Seigneur, vous me retirez le peu que je possède! » Désespérée, elle s'enferme dans son cocon et attend la fin. Quelques jours plus tard, elle constate qu'elle s'est transformée en un superbe papillon. Elle peut voler dans le ciel et les hommes l'admirent. Elle s'étonne du sens de la vie et des desseins de Dieu ».

J'travaille beaucoup ces temps-ci. Une vraie esclave du capitalisme, comme dirait l'autre. Mais j'ai pas trop le choix : je travaille dans le petit commerce que Maman a acheté. C'est chouette! J'ai pas mal les horaires que je veux, ce qui me permet de l'accommoder à celle de Minou pour le voir le plus souvent possible! Sauf que je travaille pas mal. En fait, c'est un peu à cause que j'ai pas travaillé pendant trois mois cet hiver et que j'ai atrocement besoin d'argent pour payer mon université, puisque mes parents n'ont pas les moyens de le payer. C'est pas plus grave!