Non non, j'suis pas morte. Je suis juste.. retournée en classe.
Et oui.
C'est la fin de la grève. La fin de la grêve.
Aujourd'hui, ça va mieux. Mais au début, ça a été dur. On a voté le retour en classe le lundi et j'ai eu un cours le mardi à 8h. Dur, dur.
Et oui.
C'est la fin de la grève. La fin de la grêve.
Aujourd'hui, ça va mieux. Mais au début, ça a été dur. On a voté le retour en classe le lundi et j'ai eu un cours le mardi à 8h. Dur, dur.
J'ai 10 semaines à rattraper en six. Des milliers de devoirs et d'examens. Dur.
Ça a été dur aussi de constater que les gens, au fond, ils n'ont pas de conviction. Je les déteste pour deux raisons.
La première, c'est que, de toute évidence, quand la grève a commencé en février, les gens se sont votés des vacances. Des congés. Du temps pour sortir dans les bars et faire la party. Rien à foutre du piquetage, dans le froid, à 7h30 le matin. Nous étions toujours les mêmes, un noyau d'une centaine de militants sur deux milles élèves, c'est un ratio dégueulasse quand on pense que les votes de grève passaient toujours à 80%. Rien à foutre des manifestations, de la brutalité policière, des vrais débats de fond que nous avons tenté d'amener. Ça a été dur de comprendre ça parce que nous étions vraiment persuadés que même s'ils n'y participaient pas, les gens nous appuyaient dans la lutte que nous menions activement. Mais non. Ils ont plié aux premiers sacrifices, aux premières menaces qui, selon moi, sont faites en l'air. Ils ont aussi abandonné en disant qu'il y avait des élections le 4 septembre et que tout se jouerait là. Je l'ai encore dans la gorge, celle-là. «Les élections». On nous a arraché notre lutte, que nous avons bâti de peine et e misère, sous prétexte que des politiciens allaient régler ça, que si nous ne sommes pas contents, nous n'avons qu'à voter. Voter pour des partis opportunistes qui ne nous représentent pas, voter pour des partis qui emmènent des idées de merde, voter pour des partis qui n'ont même pas parlé de la putain de crise étudiante pendant leur débat. L'important, c'est de voter, ça change les choses, voter!!! Vive la démocratie!!!!
La deuxième raison pourquoi je les déteste, c'est qu'au fond, je les envie.
Ils sont chanceux de ne pas avoir de principes, de valeurs, ou d'idées auxquelles ils tiennent. La vie est beaucoup plus facile lorsqu'on vit innocemment sans se préoccuper de l'état du monde. J'aimerais secrètement arriver à un tel niveau d'abrutissement, de conformisme, mais je ne pense pas que j'y arriverai. Je pense que... 2+2 égaleront toujours 4.
;)