Ça va bientôt faire un an que je suis célibataire. J'ai réalisé ça aujourd'hui. Le 18 novembre, ça fera un an.
Et célibataire, on s'entend, on va plutôt dire «célibataire» parce que moi et Minou c'est plus compliqué que ça!
Y'a un an, à pareille date, j'étais triste et malheureuse. Je savais alors que mon ex m'avait menti et trompée. Je l'avais vu un soir, on était allé manger au Burger King et il était ensuite venu chez moi. Il y avait beaucoup de tension, on avait discuté, on s'était chicané, il était parti sans m'embrasser ou me dire qu'il m'aimait. Je l'ai misérablement laissé le lendemain, par texto, alors que j'étais dans le bus vers le Cégep. Je savais que je ne pourrais pas faire autrement, que le voir devant moi m'enlèverait tout mon courage, et que c'était le seul moyen de m'en sortir.
Je ne sais pas si c'est le hasard, mais cette année a sans doute été la plus belle de ma vie. Évidemment, au début, ça a été dur. J'ai été un mois sans manger ni dormir, et sans avoir envie de faire quoi que ce soit. J'ai eu une espèce de passe où j'avais envie qu'on se serve de moi, ça ne me dérangeait pas d'être un objet parce qu'après tout, «l'amour c'est d'la marde». Puis, deux choses : Minou et la grève.
D'abord, Minou. Je vous l'ai toujours pas dit, mais la vérité, c'est que je l'ai rencontré sur un site internet tellement débile que je n'ose pas le répéter ici. La première fois qu'on s'est vu, c'était au Biodôme de Montréal, un truc plein d'écosystèmes et d'animaux un peu bizarre pour une première date. C'est un homme fantastique, sincèrement. Tout le contraire de mon ex. Il est gentil, intelligent, il ne me juge jamais, il est très généreux, il est patient, il est tout.
Puis, la grève. Cette grève de six mois. Une demie année, c'est si long quand on y pense. Cette grève à laquelle je n'aurais sans doute pas participé si j'étais restée avec mon ex. Cette grève qui a changé ma vie, ma vision des choses. Qui m'a fait vivre des choses extraordinaires, parfois terribles, parfois si belles. La solidarité est un beau concept mais je ne le vivrai jamais aussi intensément que pendant ces derniers mois. Ce sentiment d'invincibilité qui nous accompagnait dans la rue alors que nous manifestions, nous étions parfois 500, parfois 200 000. La première manifestation à laquelle j'ai participé, c'était le 10 novembre, il pleuvait, nous étions 30 000. Sur ma pancarte, il était écrit : « Voulait devenir avocate» avec une flèche me pointant. Puis, la seconde, le 23 février, nous étions alors en grève depuis deux jours. J'avais une main rouge peinte sur le visage, je ne portais alors ni foulard, ni lunettes de ski. J'ai vu l'anti-émeute pour la première fois, dans l'temps où elle n'utilisait pas systématiquement le poivre et les gaz, on les trouvait presque sympathiques.
Tous ses amis que je me suis fait pendant ces mois. Des gens extraordinaires que je n'oublierai jamais, avec qui j'ai partagé ces moments. Des choses indescriptibles qui nous auront tous marqués à jamais.
Pour conclure, cette année, débutée en novembre 2011, se finit alors que je suis à l'université. C'est quelque chose, quand même, quand on est la première de sa famille. Bien sûr, c'est plutôt dur - d'ailleurs je devrais tellement être en train d'étudier au lieu d'écrire - mais c'est vraiment intéressant et c'est l'atteinte d'un but fixé depuis que je suis toute jeune.
Bonne chance, 2013. Et célibataire, on s'entend, on va plutôt dire «célibataire» parce que moi et Minou c'est plus compliqué que ça!
Y'a un an, à pareille date, j'étais triste et malheureuse. Je savais alors que mon ex m'avait menti et trompée. Je l'avais vu un soir, on était allé manger au Burger King et il était ensuite venu chez moi. Il y avait beaucoup de tension, on avait discuté, on s'était chicané, il était parti sans m'embrasser ou me dire qu'il m'aimait. Je l'ai misérablement laissé le lendemain, par texto, alors que j'étais dans le bus vers le Cégep. Je savais que je ne pourrais pas faire autrement, que le voir devant moi m'enlèverait tout mon courage, et que c'était le seul moyen de m'en sortir.
Je ne sais pas si c'est le hasard, mais cette année a sans doute été la plus belle de ma vie. Évidemment, au début, ça a été dur. J'ai été un mois sans manger ni dormir, et sans avoir envie de faire quoi que ce soit. J'ai eu une espèce de passe où j'avais envie qu'on se serve de moi, ça ne me dérangeait pas d'être un objet parce qu'après tout, «l'amour c'est d'la marde». Puis, deux choses : Minou et la grève.
D'abord, Minou. Je vous l'ai toujours pas dit, mais la vérité, c'est que je l'ai rencontré sur un site internet tellement débile que je n'ose pas le répéter ici. La première fois qu'on s'est vu, c'était au Biodôme de Montréal, un truc plein d'écosystèmes et d'animaux un peu bizarre pour une première date. C'est un homme fantastique, sincèrement. Tout le contraire de mon ex. Il est gentil, intelligent, il ne me juge jamais, il est très généreux, il est patient, il est tout.
Puis, la grève. Cette grève de six mois. Une demie année, c'est si long quand on y pense. Cette grève à laquelle je n'aurais sans doute pas participé si j'étais restée avec mon ex. Cette grève qui a changé ma vie, ma vision des choses. Qui m'a fait vivre des choses extraordinaires, parfois terribles, parfois si belles. La solidarité est un beau concept mais je ne le vivrai jamais aussi intensément que pendant ces derniers mois. Ce sentiment d'invincibilité qui nous accompagnait dans la rue alors que nous manifestions, nous étions parfois 500, parfois 200 000. La première manifestation à laquelle j'ai participé, c'était le 10 novembre, il pleuvait, nous étions 30 000. Sur ma pancarte, il était écrit : « Voulait devenir avocate» avec une flèche me pointant. Puis, la seconde, le 23 février, nous étions alors en grève depuis deux jours. J'avais une main rouge peinte sur le visage, je ne portais alors ni foulard, ni lunettes de ski. J'ai vu l'anti-émeute pour la première fois, dans l'temps où elle n'utilisait pas systématiquement le poivre et les gaz, on les trouvait presque sympathiques.
Tous ses amis que je me suis fait pendant ces mois. Des gens extraordinaires que je n'oublierai jamais, avec qui j'ai partagé ces moments. Des choses indescriptibles qui nous auront tous marqués à jamais.
Pour conclure, cette année, débutée en novembre 2011, se finit alors que je suis à l'université. C'est quelque chose, quand même, quand on est la première de sa famille. Bien sûr, c'est plutôt dur - d'ailleurs je devrais tellement être en train d'étudier au lieu d'écrire - mais c'est vraiment intéressant et c'est l'atteinte d'un but fixé depuis que je suis toute jeune.